Des « platins » fertiles pour une agriculture de subsistance
Au début de Rivière-Bleue, l’agriculture sert à subvenir aux besoins quotidiens. Dans les rangs, chaque lot comprend sa ferme. La terre est bonne : sur les 25 000 acres du territoire, seules 800 ne sont pas cultivables. La région est surnommée « la petite Floride » en raison des « platins » de terres alluviales fertiles et du microclimat. On y cultive du blé, de l’orge, de l’avoine; on y élève des bovins, des porcs, des moutons et des poules. Près du pont, une beurrerie transforme le lait.
Le commerce des chevaux
L’avènement du chemin de fer favorise l’important commerce de chevaux de trait de J.A. Chamberland et J.A. Beaulieu. Ces animaux arrivent par wagons entiers et sont reconduits dans les fermes ou les chantiers. En retour, on expédie porcs et veaux, billes de bois, traverses de voie ferrée et poteaux électriques.

L’âge d’or
À l’initiative du curé Philippe Belzile, l’agronome Josephat Bilodeau s’installe en 1939 à Rivière-Bleue. Il visite les agriculteurs, les instruit des nouveautés et organise des journées agricoles dont naîtront le Cercle agricole, la Beurrerie coopérative, le Cercle des jeunes agriculteurs et l’UCC, en 1941.
La pierre à chaux
C’est à Octave Lévesque que l’on doit la découverte d’un gisement de pierres à chaux dans la région. Une association se forme alors, La Carrière du Lac Long Enr., pour exploiter cette chaux à des fins agricoles. L’épandage de chaux sur les champs permet d’augmenter le pH des sols trop acides. En plus, la chaux aide les cultures à mieux tolérer la sécheresse et l’humidité, et augmente l’efficacité des herbicides. L’association exploite la carrière à chaux et les agriculteurs en profitent pour améliorer le rendement de leurs terres.
Aujourd’hui, la production de pierre concassée a remplacé celle de la chaux agricole. La carrière est exploitée par l’entreprise Excavation Tanguay Inc.
Perte de terres
Avec le temps, le nombre d’exploitations et de terres agricoles a diminué. Ainsi, on dénombre 90 fermes dans le secteur de Rivière-Bleue en 1961 et seulement 7 en 1987. La superficie des terres passe de 9 991 acres en 1971 à 1 575 en 1987. Le mouvement d’exode rural qui s’étend au Québec frappe durement cette localité agroforestière.