James Bucknall Bucknall Estcourt, officier et arpenteur anglais, né le 12 juillet 1802 à Londres, fit carrière comme militaire. Après plusieurs affectations qui lui valurent une progression rapide, il fut promu major le 21 octobre 1836, puis lieutenant-colonel honoraire le 29 mars 1839. Son régiment, qui avait été envoyé au Nouveau-Brunswick en juin 1834, avait accompli une marche célèbre jusqu’au Bas-Canada lors de la rébellion de 1837–1838. Au cours des derniers mois de 1838 et en 1839, en plus de remplir ses tâches régimentaires, Estcourt dirigea les travaux d’arpentage des routes dans le Haut-Canada. Par la suite Estcourt, retournera en Angleterre et reviendra au Canada en 1843 lorsqu’il sera nommé commissaire britannique chargé de la délimitation de la frontière entre les États-Unis, le Nouveau-Brunswick et le Bas-Canada, dont le tracé avait été prévu dans l’article 6 du traité Webster-Ashburton signé avec les États-Unis en 1842. Entre 1843 et 1845 avec des arpenteurs et jusqu’à 500 bûcherons, il délimita la frontière actuelle. En outre, ils tracèrent les limites sud-ouest et sud, depuis le lac Pohénégamook, au Bas-Canada, jusqu’à la rivière Saint-Jean Sud-Ouest, et la limite ouest le long du 45e parallèle jusqu’au Saint-Laurent. Ce travail fixait de façon définitive une frontière qui avait depuis longtemps gâché les relations anglo-américaines.
Estcourt retourna en Angleterre en 1846. Par la suite il continua sa carrière avec le grade de général de brigade, affecté à la force expéditionnaire britannique de la Crimée où il décéda en juin 1855 du choléra.
Son travail dans la délimitation de la frontière avec les États-Unis fit qu’on nomma en son honneur le canton d’Estcourt et le village du même nom.
(Denis Landry)
Ce texte provient de la série « Et si on parlait de toponymie… » publiée dans le Journal Entre Deux Lacs. Elle permet de savoir qui sont ces personnalités dont les noms ont été donnés aux parcs, aux bâtiments, aux rues et aux cantons.