Alphonse Beaulieu

Alphonse Beaulieu

Alphonse Beaulieu est né à Rivière-Ouelle le 29 décembre 1892 de Ludger Hudon dit Beaulieu et d’Eulalie Gagnon. Marie-Louise Boucher, fille d’Arsène Boucher et de Julia Bélanger de Saint-Pacôme est née le 19 novembre 1896. De leur union le 21 avril 1914 sont nés cinq enfants : Joseph (1915), Marguerite (1916), Irène (1920), Laurette (1921) et Thérèse (1925).

D’abord marin sur le « Lady Evelyn », caboteur postal de Rimouski aux Grands-Lacs, Alphonse se reconvertit dans le commerce comme commis à St-Pacôme chez un marchand général puis à Rivière Manie pour un marchand de bois. De retour à St-Pacôme il entend parler d’un poste de gérant de magasin à Edmundston. Sans tarder il prend la voie du National Transcontinental Railway et descend du train à Rivière-Bleue pour assurer la gérance du magasin de la Blue River Lumber Cy. Nous sommes en 1919. Suite à l’incendie de ce magasin en 1922, il part, à son compte, un magasin général auquel s’ajoutera le commerce des chevaux pour les besoins des chantiers de la compagnie et des colons.

À son arrivée, Rivière-Bleue est en plein essor et Alphonse s’implique rapidement dans la vie communautaire de sa paroisse comme conseiller, commissaire d’école et marguiller. Maire de 1925 à 1936, il s’engage avec ses concitoyens dans la lutte contre la pauvreté engendrée par la crise, entre autres moyens, par la construction du premier aqueduc de Rivière-Bleue «sur les travaux d’hiver».

Finalement, Alphonse se lance dans la politique active sous la bannière libérale: il sera député provincial du Témiscouata de 1935 à 1936 et de 1939 à 1944 : l’Académie pour les garçons, la voirie, l’obtention d’un agronome résident, l’École d’Arts et métiers de Cabano, l’École normale de Sainte-Rose-du-Dégelis, l’agrandissement de l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac et de l’orphelinat agricole de Sully, autant de projets réalisés ou mis en route lors de son mandat, tel celui de l’électrification rurale du sud du comté, effectuée en 1945.

En 1947, suite à la disparition, faute de bois, de plusieurs scieries, il fonde avec Joseph Chamberland , Raoul Landry et deux autres associés la Fonderie B.C.L. On y fabriquait des tuyaux de fonte et, dans un bâtiment annexe, des portes et fenêtres. Il en sera le directeur jusqu’à sa vente en 1953.

Marie-Louise a été la femme derrière l’homme, douce mais déterminée, économe mais généreuse. Sa table était toujours ouverte et bien garnie, car nombreux étaient les voyageurs de commerce et la parenté qui trouvaient à la maison logis et couvert. Elle s’est impliquée dans la vie paroissiale tout au long de sa vie et jusqu’à la toute fin, à la Villa de la Rivière, où elle était responsable de la liturgie. Sa grande foi lui a permis de surmonter l’épreuve de la perte de sa fille Laurette, morte à l’âge de 18 ans de la tuberculose.

Les deux reposent au cimetière de la paroisse, Alphonse depuis 1955 et Marie-Louise depuis 1981.

(Texte : Laurette Beaulieu)