Alphonse Beaulieu est né à Rivière-Ouelle le 29 décembre 1892 fils de Ludger Hudon dit Beaulieu et d’Eulalie Gagnon.  Le 21 avril 1914 il épouse Marie-Louise Boucher de Saint-Pacôme. Ils auront cinq enfants : Joseph, Marguerite, Irène, Laurette et Thérèse.

D’abord marin sur le « Lady Evelyn », caboteur postal de Rimouski aux Grands-Lacs, Alphonse se reconvertit dans le commerce.  Commis à St-Pacôme puis à Rivière- Manie, il descend du train à Rivière-Bleue en 1919; il y sera gérant du magasin de la Blue River Lumber Cy, détruit par le feu en 1922. Il part alors, à son compte, un magasin général auquel s’ajoutera le commerce des chevaux pour les besoins des chantiers et des colons.

En 1947, suite à la disparition de plusieurs scieries en raison du manque de bois, il fonde avec quatre actionnaires dont  Joseph  Chamberland et Raoul Landry la Fonderie B.C.L. On y fabrique des tuyaux  de fonte et, dans un bâtiment annexe, des portes et des fenêtres.  Il en sera le directeur jusqu’à sa vente à la firme Biron en 1953.

À son arrivée,  Rivière-Bleue est en plein essor et Alphonse s’implique dans la vie communautaire de son village: conseiller, maire (1925-36), commissaire d’école, marguiller et finalement député libéral provincial du Témiscouata (1935-36 et 1939-44). Aqueduc municipal, Académie pour les garçons, voirie, obtention d’un agronome résident, École d’Arts et de métiers de Cabano, École normale de Sainte-Rose-du-Dégelis, agrandissement de l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac, autant de projets réalisés lors de son mandat ou mis en route  telle l’électrification rurale parachevée en 1945.

En janvier 2008, le CA du Le  Domaine Le Riverain de Rivière-Bleue* fit une levée de fonds pour la construction d’une résidence pour aînés autonomes. Elle mit alors «en vente» le nom de ce bâtiment.  Afin d’honorer la mémoire d’Alphonse, un des bâtisseurs émérites de notre village, ses enfants et petits enfants  réunirent la somme nécessaire pour que cette résidence soit nommée : Manoir Alphonse-Beaulieu.

*Le Domaine Le Riverain de Rivière-Bleue pris alors le nom de Le Manoir Alphonse-Beaulieu

(Laurette Beaulieu)

Ce texte provient de la série « Et si on parlait de toponymie… » publiée dans le Journal Entre Deux Lacs. Elle permet de savoir qui sont ces personnalités dont les noms ont été donnés aux parcs, aux bâtiments, aux rues et aux cantons.