Je ne peux résister au plaisir de vous faire connaître l’ancêtre de notre » vieux Couvent » « sorti de terre, à travers les souches, avant même le temple paroissial » , en 1916. Ses artisans : la Corporation scolaire de Rivière-Bleue (1912) dont le Dr Janelle était président, M. Bérubé le sécrétaire-trésorier et l’âme directrice l’Abbé Wilfrid Gauthier.

Ouverture en 1917. Ici, je cède la parole :

« Les maîtresses « Samson » (Alfréda, Marie-Anne, Blanche) venaient fonder le couvent de Rivière-Bleue (…). Outre les cinq classes déjà bien meublées pour l’époque, il y avait quatre grandes pièces au rez-de-chaussée destinées aux »sœurs Samson » qui devaient y résider ; pour tout ameublement, deux lits avec matelas et un poêle à deux ponts, c’était tout. Ce dénuement exploitait une initiative bien joyeuse pour les jeunes arrivantes, et aussi, une initiative très généreuse lancée par le président de la commission scolaire qui sacrifia une bague de valeur à faire rafler au profit du couvent. Les paroissiens y allèrent avec cœur, si bien que le total recueilli permit l’achat d’une table, de chaises, de lampes à l’huile, en porcelaine, s’il vous plaît, seul luxe à nous accorder. Point d’eau courante ! Le garçonnet, Ernest Thériault, était bien fidèle, matin et soir, par tous les temps, à renouveler la provision d’eau nécessaire. Le premier vendredi d’octobre, mon père arrivait au petit jour; il nous envoya à la messe se chargeant de préparer le déjeuner. C’est qu’il nous ménageait la surprise d’une coutellerie, d’articles de cuisine de première nécessité et d’un set de six couverts. Ne nous avait-il pas, auparavant, munies de l’indispensable literie ? En dépit d’un tel dénuement, les rires fusaient ; nous étions jeunes, heureuses, nous étions fières de notre rôle, enseigner la jeunesse est une noble tâche.»

(Témoignage de Sœur Marie-de-Sainte-Laure, la 4e des sœurs Samson, effectué lors du 50e).

En 1929, les religieuses du Saint-Rosaire prenaient la direction de cette école qui regroupait alors 300 élèves. En 1935, une nouvelle aile était construite et cela donna le vieux couvent dont plusieurs gardent souvenir.

Et les garçons ? D’abord logés au couvent, en classe mixte dans les petits niveaux, en classe séparée dans les niveaux supérieurs, on leur construisit (année ?) une petite école, située à l’est de l’église, l’Académie des garçons. Le professeur Royer y enseignait dans les années 40. En 1944, deux religieux prirent la relève, le frère Georges Paquette, directeur à cette petite école, son collègue Zotique Poupart au couvent. Cette école, vendue à Ernest O’Leary pour 900$, fut déménagée près du pont car, en 1945, l’École Saint-Joseph était construite pour accueillir les 4e à 9e années. Le »petit collège » comme chacun s’en souvient.

Si vous connaissez les dates et les noms qui me manquent, si vous avez fréquenté cette petite école qui m’intrigue et, si vous avez des photos… téléphonez-moi !

Le jaseur des rivières
(Laurette Beaulieu)