
La première église
Les clochers de Rivière-Bleue
En 1874, l’abbé Édouard Roy, prêtre à Saint-Éleuthère, est appelé à desservir Rivière-Bleue. Tous les 2 ou 3 mois, il visite la paroisse et dit la messe chez Joseph Nadeau.
La messe sera célébrée chez les colons jusqu’à la construction de la première école-chapelle en 1910. Cependant, la mise en service du Transcontinental et l’arrivée de la Blue River Lumber accélèrent le développement. En 1913, l’abbé Joseph-Wilfrid Gauthier est nommé desservant de Rivière-Bleue et de Saint-Marc-du-Lac-Long. Il s’occupe activement de l’organisation religieuse et fait bâtir une première église dont il devient le curé en 1914.
Devant l’augmentation de la population, le besoin d’une nouvelle église se fait pressant. En 1920, l’église actuelle est inaugurée et la maison achetée par le curé devient le presbytère. En 1942, l’église s’embellit de vitraux et, en 1943, d’un orgue Casavant.
La vie au rythme des activités religieuses
Le dimanche et les fêtes religieuses sont scrupuleusement respectés : on va à l’église en famille, à la messe et aux vêpres. « Marcher au catéchisme » est une étape importante dans la vie spirituelle et personnelle. Les vocations sont nombreuses et font la fierté des familles.
Les activités religieuses sont populaires : mois de Marie et mois du Rosaire, neuvaines et Triduum pascal, retraites fermées et chemin de croix. De nombreuses confréries animent la vie paroissiale : la Congrégation des Enfants de Marie pour les jeunes filles, les Dames de la Sainte-Famille et de la Bonne Sainte-Anne pour les mères, la Ligue du Sacré-Cœur et les Chevaliers de Colomb pour les hommes et les jeunes gens, le Cercle Lacordaire et Sainte-Jeanne d’Arc pour les tempérants. Toutes ces associations défilent fièrement sous leur bannière respective lors de la procession de la Fête-Dieu.
Le curé est le chef d’orchestre de la vie paroissiale : en plus de dire la messe et d’administrer les sacrements, il conseille ses paroissiens autant dans leur vie spirituelle que dans leur vie quotidienne.
- Du 28 au 30 juin 1957, Rivière-Bleue accueille le Congrès eucharistique. Sous une pluie battante, trois jours durant, se succèdent messe en plein air (à laquelle participent plus de 3 500 enfants), bénédiction des malades et des nouveaux mariés, et deux ordinations. L’apothéose est une procession au flambeau qui mobilise plus de 12 000 fidèles.

La sortie de la messe

La chapelle évangélique baptiste
Des voisins protestants
Dès 1907, des francophones protestants du Maine et du Nouveau-Brunswick s’établissent au Pied-du-Lac-Long. Ils appartiennent à l’Église évangélique baptiste, laquelle rejette la suprématie du pape. Ils fréquentent leurs propres institutions religieuses et scolaires. Pour leurs besoins, une maison, servant de presbytère et de classe, est déménagée de Saint-Eusèbe.
En 1920, leur communauté compte environ 225 fidèles. Des familles locales, dissidentes de la religion catholique, et des francophones venus de la Nouvelle-Angleterre se sont joints à eux.
En 1922, une école-chapelle est spécialement construite et un pasteur y réside jusqu’en 1928. Par la suite, différents pasteurs viendront y rencontrer les paroissiens une fois par mois. De 1952 à 1970, une école française reçoit les jeunes; elle sert ensuite de lieu de culte.
- Les habitants de Rivière-Bleue appelaient mitaine la chapelle baptiste, probablement par déformation du mot anglais meeting.