Victor Aubut et Valéda Beaulieu

Victor Aubut et Valéda Beaulieu

Victor Aubut (1874-1952) est originaire de Saint-Alexandre. Il est venu à St-Eusèbe pour y opérer un moulin. C’est là qu’il épouse Valéda Beaulieu, institutrice. En 1912, la famille déménage à Rivière-Bleue. Expédition difficile, car, sur près d’un mille, la route se limite à un sentier pédestre, un « taupatte ».

Monsieur Aubut choisit de se fixer au Pied-du-Lac afin d’y construire une scierie.

On y fait de la planche de bois franc, des bardeaux, puis des traverses de chemin de fer. Un atelier de fabrication de chaises et de tables complète cette entreprise dont l’approvisonnement en bois vient des lots privés des habitants voisins. Le moulin fonctionne 9 mois par année et emploie seize hommes; certains sont hébergés dans la maison de pension tenue par les Aubut.

L’activité à ce moulin du Pied-du-Lac est suffisamment intense pour que le National Transcontinental y construise une voie d’évitement pour le chargement du bois et une petite gare pour acommoder la population, la gare Aubut (1915). On m’a confié que les «quêteux» savaient pouvoir y trouver un abri pour la nuit. Le moulin, repris par le fils Alfred, sera vendu en 1958 et son équipement transféré à St-Eusèbe; la gare, selon Marcel Saucier, sera déconstruite.

Le moulin Aubut en 1912

Le moulin Aubut en 1912

Bénédiction du moulin Aubut en 1940

Bénédiction du moulin Aubut en 1940

Cependant, dans la cour du CN, il y avait une petite gare, en tout point semblable à la gare Aubut et sur laquelle la Corporation du patrimoine avait des visées. Ces gares dites mobiles comprenaient 2 pièces, un entrepôt et salle d’attente. Après s’en être servi dans un premier temps pour les voyageurs, le CN les a utilisées pour y entreposer ses outils et comme salle de repos pour ses ouvriers. En 2014, le Corporation l’a sauvée in extrémis de la démolition, déménagée en 2015 face à la Vieille Gare, rénovée et finalement animée de l’exposition « Les chemins de fer du Témiscouata ».

En souvenir de la gare Aubut qui a marqué un temps le paysage du Pied-du-Lac, en témoignage de ce chapitre de notre histoire, la Corporation du patrimoine de Rivière-Bleue a nommé cette gare: La Petite Gare Aubut.

(Laurette Beaulieu)

Ce texte provient de la série « Et si on parlait de toponymie… » publiée dans le Journal Entre Deux Lacs. Elle permet de savoir qui sont ces personnalités dont les noms ont été donnés aux parcs, aux bâtiments, aux rues et aux cantons.