Jacques Langlais est né à Rivière-Bleue en 1921. Ses parents, le notaire Alphonse Langlais et  madame Mathilde Masson, originaires l’un de Kamouraska, l’autre de Québec, s’installent chez nous en 1920. Gérard et Madeleine viendront compléter le foyer Langlais.

La famille occupe d’abord la maison du Docteur Janelle au 47 St-Joseph Nord puis elle déménage près de la gare au numéro 90. C’est donc à Rivière-Bleue que Jacques vit toute son enfance, village et enfance qu’il décrira avec des anecdotes bien savoureuses dans sa biographie  Du village au monde : à la rencontre des cultures.

A la fin du primaire, comme tout jeune qui veut poursuivre ses études, Jacques devient pensionnaire chez les Pères de Sainte-Croix à Saint-Laurent. Puis, ses «études classiques» terminées, il entre au noviciat de Pointe-Claire en 1941. Il sera ordonné prêtre le 2 février 1946.

C’est alors que commence la vie très spéciale de Jacques Langlais, père de Sainte-Croix, missionnaire en Haïti, puis en Inde. Le choc culturel éprouvé dans ce pays si différent de notre monde occidental  et la rencontre de Jules Monchanin, un prêtre catholique qui s’est mis à l’école de l’hindouisme, orienteront le reste de sa vie. Devant abandonner le service missionnaire à cause d’ennuis de santé, il se consacrera dorénavant à l’étude des religions d’Orient, de l’islam,  du judaïsme, de la spiritualité autochtone, cherchant à établir des ponts entres elles.

Dans ce but, il fonde en 1963 le Centre Monchanin lequel deviendra le Centre interculturel de Montréal, de réputation internationale. De 1994 à 1997 il sera le président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, conférence dont il avait été l’un des initiateurs. Il travaille au rapprochement des Juifs et des Chrétiens et, en cela, a l’oreille de Rome.  De nombreux autres  Conseils, Conventions, Forums, articles, livres et conférences  lui sont dus, tous poursuivant le même but : le rapprochement des religions et la défense de l’inter-culturalisme.

En reconnaissance de son travail, le père Jacques Langlais sera nommé membre de l’Ordre du Canada (2002) et Chevalier de l’ordre national du Québec (2005). Il recevra aussi le prix Ezékiel-Hart du Congrès juif canadien. Il décèdera à Montréal en 2008.

Cette même année, notre  bibliothèque, alors située au sous-sol de l’édifice municipal, était entièrement rénovée grâce à une subvention du ministère de la Culture et à la contribution de la municipalité. À la suggestion de madame Gilka Théberge, le Conseil municipal décida d’honorer ce fils de Rivière-Bleue, méconnu des siens, mais sommité internationale, en nommant la bibliothèque municipale : Bibliothèque Jacques-Langlais.

(Laurette Beaulieu)

Ce texte provient de la série « Et si on parlait de toponymie… » publiée dans le Journal Entre Deux Lacs. Elle permet de savoir qui sont ces personnalités dont les noms ont été donnés aux parcs, aux bâtiments, aux rues et aux cantons.